D'Alice Springs à Broome

Publié le par owlinoz

Alice Springs

 

Petite ville de transition, qui sert surtout de base pour aller vers Uluru etc, la population d’Alice Springs est composée à 80% d’aborigènes. Une grande différence donc avec les villes de South Australia, Victoria et New South Wales. Un petit mot sur la population aborigène : comme la plupart des populations natives dans le monde, les aborigènes d’Australie sont perdus entre tradition et modernité. Beaucoup ont des problèmes d’alcoolisme, de malnutrition et diabète, de violence… Il est donc déconseillé de sortir seule le soir à Alice Springs, et apparemment il en est de même à Broome. Comme chez nous l’école est obligatoire, mais la plupart des enfants aborigènes n’y vont pas, et les parents ne les y encouragent pas car eux-mêmes n’y ont jamais été : ce manque d’éducation aggrave leurs conditions de vie, d’hygiène, de nutrition… et ne les aide pas à entrevoir un futur autre que celui d’errer et de dépendre des aides allouées par le gouvernement. Certains vivent en ville, certains dans des communautés isolées dans le bush. Sur la route entre Alice Springs et Broome on croise de nombreuses communautés perdues au milieu de nulle part.

Retour à Alice Springs : j’y ai passé quelques jours, ce qui était bien suffisant : pas grand-chose à y voir, le jardin botanique est ridicule comparé à ceux de Melbourne et Sydney, la seule attraction sympa est le reptile centre. On peut y voir de nombreuses espèces de lézards, gekkos, dragons, serpents… Un gros bémol cependant qui m’a un peu gâché la visite : ils sont enfermés dans des petits compartiments où ils n’ont pas beaucoup d’espace, ce qui ne semble pas trop déranger les petits lézards, mais les pauvres serpents ont à peine la place de zigzaguer entre les branches mises à leur disposition. Le pire est un crocodile parqué dans une sorte de mini-étang où sa seule distraction doit être l’heure des repas. J’ai assisté à une petite présentation d’un spécialiste du centre, qui explique rapidement quelques fondamentaux concernant les reptiles, lézards et serpents. Il nous a montré un blue-tongue lizard et un petit dragon, que nous avons pu prendre dans la main, très mignon, et un serpent que nous avons pu tenir sur nos épaules, mais lorsqu’il a reposé tout ce petit monde chacun dans une petite boite, je n’ai pas pu m’empêcher de me sentir triste.

Outre le reptile centre, la chose sympathique à voir à Alice Springs est Anzac Hill, une petite colline du haut de laquelle on a une belle vue sur la ville et les alentours. En voyant les rochers, le sable rouge et le désert tout autour, on se rend compte à quel point Alice Springs est une petite ville perdue au milieu de nulle part, entourée par le désert.

 

On the road to Broome

 

D’Alice Springs j’ai trouvé un lift pour Broome assez rapidement, grâce à une annonce sur Gumtree postée par un tour operator qui allait sur Broome pour prendre des clients. Quelques jours plus tard je refais donc mon sac, et je rejoins John. John est un bonhomme dans les 60 ans, à la retraite, passé d’une carrière d’auditeur à un boulot de tour operator à temps partiel : 5 mois sur 12 il part de sa maison à Adelaide pour rejoindre la région des Kimberleys (au nord de Broome). Pourquoi les Kimberleys ? C’est sa région préférée d’Australie. Je n’ai ni le temps ni les sous pour y aller maintenant, mais lorsque je reviendrai en Australie je ne manquerai pas d’y passer quelques jours.

Nous partons donc dimanche après-midi dans son 4x4 par un temps parfait, soleil et ciel bleu. Deux routes sont possibles : la route la plus souvent prise prend un détour, part dans le nord pour ensuite se diriger vers l’ouest, et l’autre route est une route non goudronnée qui part directement vers l’ouest et traverse le désert, accessible uniquement en 4x4 et déconseillée aux conducteurs non expérimentés. John prend cette route depuis de nombreuses années et en a l’habitude, il me laisse donc le choix : évidemment je choisis de prendre la route qui traverse le désert : à l’aventure ! John m’explique que selon la condition de la Tanami road, la route que nous prenons, nous en avons pour entre 2 et 4 jours pour rejoindre Broome. Mais dès le lendemain nous nous apercevons que la route est en excellente condition, le temps est parfait, donc pas de souci !

Le chemin vers Broome est une expérience, et je suis contente d’avoir trouvé John pour cela. Toute la journée à conduire sur une route de sable rouge entourée par le bush et la poussière. J’avais vraiment conscience d’être au milieu du désert. Mais une journée est suffisante : le paysage n’est pas particulièrement joli, pas grand-chose à voir. Mais extra pour une expérience unique dans l’outback ! Le lendemain, dernière journée, nous quittons la Tanami road et la route redevient « normale ». John est très intéressant et m’explique de nombreuses choses. Un peu horrifié par mes habitudes de thon-carottes-pates-pain, il partage sa viande avec moi, et refuse de me laisser payer la moitié de l’essence ! Il ne fait pas ça pour partager l’essence, mais pour partager la route avec quelqu’un. Sur la route nous croisons des chameaux sauvages, des chevaux sauvages (qui sont utilisés dans les cattle stations quelques mois de l’année et relâchés le reste du temps, certains étant relâchés définitivement), et de nombreux Willy Willy. De nombreux quoi ?? Willy Willy ! Késako ? Ce sont des sortes de mini-tornades de poussière, complètement inoffensives mais impressionnantes à voir. Un chat sauvage a également croisé notre route, et John m’explique qu’il y a de nombreux chats sauvages dans les parages et qu’ils sont un réel problème pour les oiseaux, lézards, etc. De plus ils ont évolué dans cet environnement et n’ont pas besoin de boire : ils absorbent l’eau nécessaire à leur organisme dans les proies qu’ils mangent. Autre phénomène intéressant : les aborigènes créent des feux dans le bush régulièrement, habitude traditionnelle car le feu renouvelle la végétation. Et une herbe verte attire les kangourous et autres animaux : proie facile pour les aborigènes à l’époque où ils chassaient. Tout le long du chemin on voit donc des parcelles de bush orangé ancien, de bush noir brûlé, de bush vert renouvelé récemment.

 

Nous sommes arrivés à Broome mardi en fin d’après-midi, et John m’a déposé dans le backpacker YHA du centre-ville. Un lit à nouveau ! Maintenant découverte de Broome, avant de repartir dimanche : j’ai trouvé une relocation pour Perth. Prochain article sur Broome ou demain ou dans quelques jours, selon les disponibilités d'internet. Petit teaser : 28°, plage, palmiers... ;p

Publié dans Centre rouge

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J
Youhouuuuu ! enjoy le soleil et les palmiers ! mais pense à partager un peu pliiiizzzzz, ici c'est la mort !!
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