Le retour à la réalité

Publié le par owlinoz

Voilà un mois que je suis rentrée, et... je commence tout juste à sortir la tête de l'eau ! L'eau représentant ici le "choc du retour", phénomène bien connu des voyageurs et expatriés de longue durée qui rentrent au bercail après plusieurs mois/années.

Et l'expression est on ne peut plus juste ! Le choc du retour... Après des mois de liberté, de grands espaces, de rencontres, de découvertes naturelles extraordinaires... Après avoir pris l'habitude de simplement partir d'un endroit lorsqu'il ne me parle plus, prenant la voiture et allant où bon me semble... Après ces moments à rouler au milieu du bush sur une route rectiligne qui s'étend vers l'horizon... Après ces instants au milieu de la nature où je me sentais connectée, appartenir à un tout, où je fermais les yeux et souriais en savourant ce sentiment d'harmonie...

 

Me voilà de retour. A Paris. Du jour au lendemain. A l'époque il fallait des jours et des semaines pour faire un long voyage, et l'on avait le temps de s'adapter, de réaliser où l'on allait. Aujourd'hui on part d'Australie et quelques 22h plus tard on est à l'autre bout du monde, de retour en France.

Où sont le bush et les kangourous, les grands espaces et les backpackers, où est cette liberté de juste prendre mon sac à dos et partir vers de nouveaux horizons ? Où sont la nature, le rythme de vie tranquille et animé à la fois, l'absence de soucis et de questionnements sur l'avenir ?

 

Tout cela est derrière moi à présent. Et il est vrai que j'ai eu du mal à le réaliser, et encore plus à l'accepter. De retour à Paris, il me faut maintenant trouver un nouveau boulot et me réacclimater à la pollution.

C'est étrange car juste avant de partir d'Australie, j'étais heureuse de rentrer, de revoir ma bonne vieille France, les monuments parisiens qui ont une histoire, la baguette et le fromage, et surtout mes amis et ma famille. Mais une fois le pied posé sur le sol français, tout cela d'un coup s'est malicieusement caché derrière le choc de la réadaptation, sortant son nez parfois pour me faire apprécier la réunion avec les gens que j'aime.

 

Puis le voile sombre s'amenuise et les éléments positifs me reviennent à l'esprit. Je commence à voir d'un nouvel oeil Paris, ses petites ruelles, ses beaux bâtiments, les rives agréables de la Seine et du canal St Martin... Je commence à chercher plus activement du travail, non en me disant qu'il le faut, même si c'est le cas, mais en ayant hâte de reprendre une activité productive. Je prends plaisir à voir et revoir mes amis, à apprécier ces petits moments de la vie qui ne sont pas les mêmes, mais qui me procurent un sentiment d'harmonie et d'appartenance différent.

 

Aujourd'hui je commence à revoir mon retour comme je le voyais juste avant de rentrer : non comme un retour en arrière, mais comme un pas vers un avenir que je vois d'un oeil changé, empli d'histoires, d'aventures, d'expériences, avec une volonté de mordre la vie à pleines dents et de profiter de chaque instant ! Car il y a de la magie partout, pas uniquement dans des paysages et des routes qui s'étendent à l'infini, mais aussi en chaque personne, en chaque expérience que l'on choisit de faire, en chaque rayon du soleil, en chaque reflet d'une flamme sur un verre.

 

Aujourd'hui il ne tient qu'à moi de démarrer ma nouvelle aventure.

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